Le mot du président

Bonjour,

Je suis Pascal VINCENT, un ex-très mauvais agriculteur éleveur de chèvres. Pourquoi mauvais? Parce que je ne pouvais me résoudre à envoyer mes chèvres improductives à l’abattoir. C’était également une torture en ce qui concerne les chevreaux. J’avais beau pratiquer la lactation longue, il arrivait un moment où il fallait bien relancer les “machines”. Donc économiquement parlant, j’étais un très mauvais agriculteur. La crise de la COVID étant passée par là, avec toutes les conséquences cachées qui ont impacté les petites exploitations agricoles, je me suis retrouvé en liquidation judiciaire… 

Tout au long de mon activité, j’ai essayé, avec plus ou moins de succès, de placer mes animaux avec l’aide d’une association. C’était déjà ça…

C’est donc tout naturellement que je me suis posé des questions sur le devenir de tous ces pauvres animaux qui n’intéressent personne et se font massacrer pour rien dans ce monde où la rentabilité prime sur l’humanité.

Cela représente plus de 2 millions d’animaux, soit pas loin de 2 animaux par seconde littéralement assassinés pour rien dans l’indifférence la plus totale!

L’association L214 avait dénoncé ces pratiques il y a quelques temps, soutenue par l’actrice Isabelle Adjani, cela n’a pas fait très longtemps le “buzz”.

Avec l’aide de deux amis, j’ai créé cette association qui vient en aide à ces “laissés pour compte”. Comme je bénéficie d’une formation, j’en suis devenu le Responsable Technique et Sanitaire et le Président.

L’idée serait de faire prendre conscience qu’il existe d’autres alternatives et que ces animaux peuvent être encore très utiles à la société.

Par un heureux concours de circonstances, j’ai été contacté par une conseillère municipale qui m’a fait savoir que sa commune cherchait une solution pour l’entretien des espaces d’un ancien fort militaire presque à l’abandon.

Donc c’était cela “l’idée”! Donner un rôle à ces animaux en leur demandant de faire ce qu’ils savent le mieux faire : brouter!

C’est ni plus ni moins que de l’éco-pâturage et nous n’avons pas inventé cette pratique ancestrale mais la différence vient du mode de fonctionnement de notre association.

Les animaux que nous adoptons restent au sein de l’association tout au long de leur vie. Nous ne faisons pas de ré-adoption et ne plaçons aucun de nos animaux dans des élevages. 

Nous accueillons principalement des chèvres issues d’abandons, de réquisitions judiciaires, de liquidations d’exploitations agricoles ou de maltraitance. Des particuliers, pour qui les démarches de déclarations obligatoires sont trop compliquées se tournent également vers nous ainsi que quelques élevages qui veulent entreprendre des démarches plus vertueuses envers leurs animaux de réformes.

Nous ne faisons pas non plus de production ni de reproduction. Les mâles sont systématiquement stérilisés. Il nous arrive néanmoins de récupérer des femelles gestantes ou des cabris issus d’élevage.

Nous signons ensuite des conventions, soit directement avec les communes, soit avec les associations qui gèrent les sites des anciens forts militaires.

Notre fonctionnement est un “échange de bons procédés”. En d’autres termes, les communes ou associations qui en ont les moyens nous versent une subvention pour aménager les infrastructures et maintenir une partie de notre activité en terme de frais de fonctionnement, pour ceux qui ne possèdent pas assez de financements, ce sont eux qui se chargent des infrastructures (clôtures, abris, approvisionnement en eau, fourniture d’électricité, etc…). Nous mettons dans un cas comme dans l’autre, des animaux à dispositions et veillons à ce qu’ils entretiennent le site. Les frais de nourriture supplémentaires, de soins vétérinaires et de cotisations diverse sont à la charge de notre association. Les autres subventions nécessaires à notre fonctionnement et aux investissements, malheureusement loin d’être suffisantes, nous sont versées par le département et l’état.

Les anciens forts militaires de la ceinture fortifiée du Territoire de Belfort sont une manne pour les chèvres. Elles peuvent escalader et les casemates font un abri idéal à l’abri du froid et des intempéries.

Nous voudrions élargir notre champ d’action en proposant des prestations d’entretien aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités locales pour la lutte contre les risques d’incendies, contre les plantes invasives, organisation de rencontres “pédago’biques” dans les écoles et les centres spécialisés pour faire découvrir la nécessité de nos actions, etc…

Mais plus nous avançons dans nos démarches, plus nous avons besoin d’investir dans du matériel adapté. L’un de nos soucis est de ne pas disposer d’un micro-tracteur ou un valet de ferme pour entretenir les espaces de vie des animaux, déplacer des charges lourdes telles que meules de foin, etc…Nous aimerions également pouvoir adapter les abris parfois difficiles d’accès. 

Nous souhaiterions avoir la possibilité d’investir dans ce genre de matériel malheureusement trop coûteux pour nous pour le moment. Vous trouverez, sur ce site, les coordonnées de nos cagnottes en ligne si vous souhaitez nous aider. Les entreprises aussi peuvent nous être d’un grand secours en nous cédant du matériel pour nos constructions.

Cette belle aventure, qui a sauvé pour l’instant plus d’une centaine d’animaux, va perdurer dans le temps. Nous n’en avons pas encore écrit toutes les pages. Nous avons cette passion et aimerions la partager avec vous. 

A toutes et à tous, MERCI!